La disparition de nos machines, de nos PME PMI, Industries et artisans est un mal criant. Nous avons vu, depuis des décennies, des pans entiers de nos industries disparaitre, tant au niveau matériels qu’au niveau des entreprises et des compétences.
Nos machines dites « anciennes » partent aux 4 coins du monde pour faire le bonheur des concurrents qui nous vendent les produits que nous fabriquions avant cette hécatombe.
Cependant, nombre d’artisan et de PME, certaines PMI aussi, continuent d’utiliser ces machines anciennes, sans lesquelles certains travaux sont quasiment impossibles à réaliser.
D’autres, passionnés rachètent au prix de la casse d’anciennes machines pour les faire « tourner » chez eux, que ce soit des machines-outils pour les métaux ou pour le bois.
Il n’y a rien de plus triste que de voir des chefs d’entreprises artisans ou PME, pleurer à ne pas pouvoir payer les charges, taxes et impôts et à se résoudre à fermer leurs entreprises, avec des ventes aux enchères ou les machines partent pour la plupart à la casse.
Je me rappellerais toujours la fermeture de la première usine de mon grand-père, ou les grues du ferrailleur tiraient à même le sol en béton les tours Cazeneuve et fraiseuses Alcera, Cincinnati, dont le bruit incroyable des crissements sur le sol était comme une supplique, je me rappelle les volants des presses Hulot, Bliss, qui tombaient au sol et éclataient en morceaux, et mon grand-père pleurant en me serrant contre lui. Puis le lendemain la mise au feu de tous les documents de l’entreprise.
Les anciennes manufactures, les anciens bâtiments industriels sont démolis, parfois partiellement reconvertis pour laisser place à des activités diverses, commerciales ou à des opérations immobilières de logements collectifs
Les industriels, artisans, PME, PMI, cherchent à automatiser au maximum dans le plus petit espace de production pour avoir le minimum de salariés et donc de charges, et le minimum de Cotisation et Foncière des Entreprises, en n’ayant quasiment pas de stock pour éviter « l’impôt » sur les stocks,
Les lycées techniques pour les métiers manuels se font de plus en plus rares, les entreprises survivantes cherchant désespérément des jeunes, passionnés et compétents, dans tous les métiers manuels.
Le plus dur est certainement, avec la disparition des artisans et PME, la perte des connaissances et des valeurs.
L’association a donc pour but la création d’une mémoire industrielle au travers de la collecte de tous documents liés à toutes les industries, disparues ou « périmées voire obsolètes », le recueil d’informations et de témoignages d‘anciens ouvriers et de chefs d’entreprises, artisans, ingénieurs, tous passionnés. L’Association a aussi pour vocation la mise en relation entre ceux qui recherchent une aide pour les machines en panne ou à reconstruire (ceux qui entendent il faut changer de machine par ce que l’on ne sait pas réparer la vôtre) et les personnes qui ont encore le savoir-faire pour réaliser les interventions entretien et réparation.
Dans un second temps, si nous trouvons un bâtiment, nous désirons créer un atelier des volontaires pour aider à la remise en service ou à la réparation d’anciennes machines, avec un échange entre les « anciens » et les « passionnés ».